2 février 2020 - Cross d'Alès
La boue est encore fraîche et les affaires de course sont tout juste englouties par le hublot du lave-linge que le temps est venu de rédiger l’article.
Changement de ton pour ce deuxième épisode. Je suis en concurrence avec un sacré écrivain, en la personne de Philou.
Ses chroniques, les « chroniques Philoutes », ont fait sa réputation. Le talent est là.
Enfin, avant d’être écrivain officiel du CRC et motard à ses heures perdues (pour les autres mais pas pour lui) sur sa Moto-Guzzi 850, le Philou est coureur à pied et « monteur de tente » avec moi, son binôme vétéran d’un jour.
Notez que nous avons reçu des félicitations – un peu jalouses parfois – des autres clubs sur la beauté de notre chapiteau qui faisait sa première sortie 2020.
Lors de l’installation, le Philou à ne pas salir le sol (voir photo) et lève avec précaution ses pieds. La course est à venir : elle sera plus qu’honorable pour une première édition à cinquante et quelques printemps puisque le pilote moto se classera 87ème/121.
Oui, les frères Thomine courent vite. Oui, la foulée est aérienne et l’allure kényane. Mais ce qui en fait des êtres hors normes, ce n’est pas d’avoir fait 9ème et 18ème de la course junior, non, c’est leur boite à épingles à nourrice !
Eh oui, chers amis, pas de course sans épingles. A l’heure des nouvelles technologies, difficile d’imaginer que cet ustensile n’ait pas trouvé de substitut (les premiers modèles datent du Vème siècle avant JC). Passons.
La boite vient de la grand-mère qui l’a donnée aux jumeaux. Jugez plutôt le volume (voir photo d’Arthur). Les parents sont fiers de la boite et des garçons. Tout d’un bloc.
Quentin, (troisième junior de l’équipe) toujours entre deux soirées, a réussi à se lever pour s’associer à ses deux acolytes. Il ne regrettera pas cette décision en se plaçant en 21ème position / 40.
Nos trois compagnons se placent à des rangs qui correspondent à leur valeur. (photo du trio sous notre fameuse tente).
« Où sont les femmes ? »
Puisque l’on vient de parler d’épingles alors parlons de boue. Pas celle des Thalassos Mesdames. Non, une boue bien naturelle, sans jet d’eau. toute simple et toute collante.
Une boue qui a eu le plaisir d’être labourée tout au long de la journée par les épreuves qui se sont succedées depuis le matin. Parmi nos trois filles, c’est Coco qui n’a pas retrouvé ses sensations de Béziers (tour précédent). Mais, à l’issue de l’épreuve, elle a fait état de sa détermination pour affronter la demi-finale avec ses deux copines, Nathalie et Sandrine.
Tout cela donne le classement suivant : Nathalie 15ème ; Coco 16ème ; Sandrine 28ème /43.
A cause de la boue sur leurs visages, nous avons préféré reporter la publication des photos à une prochaine édition. Coquettes !
Pas de cross sans pointes (et l’inverse marche aussi).
quelques minutes du départ de sa course, Lucas, notre représentant Cadet, sort ses pointes de son sac. Problème. La taille des pointes dont il dispose est insuffisante pour aborder sereinement la boue Alésienne. C’est là, sous la tente du CRC reconfigurée en Paddock de Formule 1, que François, papa de Lucas, va se lancer dans une course contre la montre de « montage / démontage » de pointes : essayez de suivre le tour de passe-passe : Il démonte les pointes de mes chaussures ; les monte sur celles de son fils ; puis une fois sa course finie, les remonte à toute allure sur les chaussures de Quentin. Qui sont aussi les miennes.
Lucas est prudent mais déterminé. Même conduite de course qu’à Béziers. Il remonte, surement mais pas lentement. Il finit 27ème/65.
Et le benjamin de la bande ?
Non, le minime dans le cas présent. C’est Sacha. Ah, tous les regards sont portés sur lui. Sa maman est attentive… Après une victoire facile à Béziers, quel va être son destin en Cévennes… Jusqu’où les couleurs de Castries vont-elles monter grâce à lui ?...
Casquette visée à l’envers, regard droit : il est prêt à l’affrontement. Le triathlète sait que le RDV sera rude.
Et autant vous dire que sa maman, Philou et moi, ce fut haletant. A gauche, à droite ; on repart à gauche ; on crie, on hurle. 5ème, 3ème, second, troisième, second,…
Un paquet de trois se détache. clairement. Il est dedans. Ça envoie. Il est bien. Nous sommes à l’entame du second et dernier tour. Ils sont groupés. Ça sent bon.
On aborde les 500 derniers mètres. Ça traine pas. Le premier accélère.
Mais Sacha a de la réserve : il va résister et finit en trombe en deuxième position.
Ouf. C’est fait.
Restons modestes : le club ni l’entraineur n’y sommes pour grand-chose dans cette affaire puisque Sacha vient tout juste d’arriver au CRC. Mais ce n’est pas important. On est très content de l’encourager et c’est un plaisir de le compter parmi nous. Podium, médaille,… il est fier… et nous aussi un peu pour le club et le village.
Voilà, ce récit s’achève. Il faut quitter la boue, ranger les pointes, les épingles et la tente. La journée fut dense.
Prochain RDV à Carcassonne dans 15 jours pour la demi-finale. On reprend l’entrainement pour de nouvelles aventures.
Sylvain
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