Après la prépa marathon (Barcelone) et une prépa trail long (6000D la Plagne), la prépa pour les 100 bornes de Millau allait finalement se résumer à peu d'efforts supplémentaires. Par conséquent, c'était une belle opportunité de courir cette épreuve mythique cette année.
Merci Cédric pour m'avoir conduit sur ce chemin de vie, c'était énorme, et les quelques entraînements ensemble nous ont permis de mieux faire connaissance.
Le départ de la course est chaque année le samedi du dernier weekend de septembre à 10h. Sur cet événement, il est possible de courir seulement le marathon pour ceux qui préfèrent cette distance. En fait, il s'agit d'une boucle que les futurs "centbornards" réaliseront aussi et puis ces derniers seulement continueront leur périple jusqu'à Saint Affrique. Il s'agit la d'un aller retour.
Tout le parcours se fait sur routes bitumées. Elles sont très majoritairement fermées à la circulation et quand ce n'est pas le cas, les automobilistes vous encouragent en criant et en klaxonnant, notamment en arrivant à Millau. Il est préférable de partir avec un accompagnement à vélo. Merci Bernard (t'es un Saint 😇)... Celui-ci vous apportera entre autres le confort nécessaire notamment pour le transport de vos boissons et alimentations si vous voulez du spécifique car il y a des ravitaillements copieux tous les 5 km (toutes sortes de boissons, d'alimentation et même de la bière) !!!
Perso, ce samedi matin, j'ai les yeux grands ouverts. J'essaie de mémoriser chaque instant. 3 km de marche avec nos sacs remplis de tenue de rechange, et d'équipements pour la nuit, depuis le camping où nous logeons jusqu'au gymnase, dans le parc de la Victoire. Un sac restera à Millau pour pouvoir nous changer à l'arrivée et un autre nous attendra à St Affrique avec le matériel pour la nuit. Ensuite, on se dirige tranquillement vers la ligne de départ.
La pression monte doucement. Mais pas de stress, on a prévu de partir doucement pour gérer l'effort. La musique du départ est lancée, un frisson traverse mon corps, on y est, on va courir les 100km de Millau. L'objectif est d'arriver au bout. Il est 10h, c'est le départ, on enclenche la montre. J'affiche uniquement le cardio, je ne veux pas dépasser un certain niveau de FC pour aller le plus loin possible sans (trop) puiser dans mes ressources. Il fait déjà très chaud. Heureusement, il y a des parties du tracé où nous sommes à l'ombre. Les paysages sont magnifiques et les villages traversés le sont aussi.
Aux ravitos, on repart avec des bouteilles d'eau entières... La première boucle de 42km est réalisée. Ça commence à être difficile et repartir de Millau pour un a/r de presque 58 km avec cette chaleur, c'est délicat. Premier objectif, passer la moitié, arriver à 50, après ça, on sera sur le chemin du retour 😜.
(Pas de voiture pour nous prendre en stop, on continue... ).
Objectif suivant, 58km.
À ce moment-là, il ne restera plus qu'un marathon à courir. Ça paraît incroyable de lire ça pour certains mais à l'échelle de cette course, mon cerveau accepte l'idée, probablement parce qu'il connaît maintenant la distance. Il ne reste potentiellement que 4h de course, 5h avec les difficultés, plus en cas de pépin mais ça on n'y pense pas. Aux alentours de 19h, on est à St Affrique. On se pose tranquillement, on prend le temps de s'alimenter correctement, on se fait masser, on se change. En tout, on a dû s'arrêter 30 minutes. Allez, il reste 30 km avec deux longues montées. Ça va le faire. On s'équipe pour la nuit. Frontale et gilet fluo. Courir sur le bitume la nuit, parfois tout seul, parfois en groupe, j'ai adoré.
On retrouve l'ambiance trail. Tout le monde se parle, s'encourage, on prend des nouvelles, on s'entraide, on fait connaissance, on rencontre les clubs voisins, Mauguio, St Gely, etc... La fraîcheur arrive vite. Les ravitos s'enchaînent.
(un Ricard, et ça repart ! C'est juste pour la photo, évidemment je n'ai pas bu de pastis !)
C'est celui de Bernard, qui nous accompagnait, c'est son rituel à ce stade de la course ! Avec Cédric, ils ont terminé cette course 8 fois déjà !
On se rapproche de l'arrivée, la dernière ascension, la dernière descente, le dernier village, c'est le retour dans Millau, plus que 5 km, puis 4, 3, 2, 1, et la dernière ligne droite.
Au bout, c'est le parc, le parc de la Victoire, une victoire sur soi, un nouveau frisson me traverse le corps, des larmes de joie montent juste au passage de la grille, c'est dingue, on l'a fait, on est centbornards !
Je suis allé tester mes limites physiques et psychiques, j'ai découvert que le corps humain est une machine extraordinaire d'adaptation. Si on a la chance d'être en bonne santé, pour peu qu'on le respecte et qu'on l'entretienne, il est capable de choses incroyables. Je n'aurai jamais cru que j'étais capable de réaliser une course de 100 km et pourtant. J'encourage vivement toutes celles et ceux qui ont envie d'essayer à venir effectuer cette épreuve, vous en sortirez émerveillé (et un peu fatigué 😜 !). Merci pour votre lecture. Si vous avez des questions, on répondra avec plaisir. J'espère que ça vous a donné envie d'y venir. Avec Cédric, si l'univers est d'accord, on y retourne l'an prochain, parce que c'est génial !!!!
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